• Edward Osborne Wilson (né le 10 juin 1929 à Birmingham, Alabama). Entomologiste réputé pour ses travaux sur les fourmis et sur l’usage que ces insectes sociaux font des phéromones aux fins de communiquer, il est le premier chercheur à avoir introduit le terme de «biodiversité» dans la littérature scientifique. Esprit ouvert à maintes disciplines (physique, anthropologie, psychologie, religion, philosophie et arts), ce passionné d’écologie, père de l’étude biologique des sociétés animales, s’est attaché à explorer les fondements éthiques et culturels du mouvement de protection de la nature, montrant ainsi que de nouvelles méthodes de conservation peuvent assurer le bien-être collectif à long terme sur une Terre généreuse mais que menace l’activité d’une espèce qui n’eut guère «le temps de coévoluer avec le reste de la biosphère». Biophilie (1894), L’unité du savoir (1998), L’avenir de la vie (2002) et La conscience sociale de la Terre (2012) constituent les stations d’une mise en garde critique et convaincante.
La philosophie naturelle a mis clairement en relief le paradoxe suivant de l’existence humaine. L’aspiration à l’expansion perpétuelle – ou la liberté personnelle – est consubstantielle à l’esprit humain. Mais pour l’entretenir, il nous faut la gouvernance la plus délicate, la plus savante possible du monde vivant. Expansion et gouvernance pourraient sembler des buts contradictoires, à priori, mais ils ne le sont pas. La profondeur de l’éthique de la conservation s’appréciera selon que chacune de ces deux approches de la nature se remodèleront et se renforceront mutuellement.