« Le programme de ma vie est clair : manifester la splendeur de la nature, en rendre le besoin plus conscient, car rien n’est plus convaincant que l’image, et rien ne résume mieux les désirs complexes des hommes que la beauté » Robert Hainard
« La Beauté est une des formes du Génie. […] Elle surpasse même le Génie, n’ayant pas comme lui, à se démontrer. Elle est une des réalités suprêmes de ce monde, comme l’éclat du soleil, comme l’éveil du printemps, comme le reflet dans une eau sombre de cette conique d’argent qu’on appelle la lune. La Beauté ne se discute pas. Elle règne de droit divin. Elle fait prince quiconque la possède. »
Oscar Wilde
« Où se trouve la beauté ? Dans les grandes choses qui, comme les autres, sont condamnées à mourir, ou bien dans les petites qui, sans prétendre à rien, savent incruster dans l’instant une gemme d’infini ? »
Muriel Barbery
Je m’étais fixé pour mission de remettre à mes successeurs une terre meilleure que je ne l’avais reçue. J’ai une joie extraordinaire à sentir la vie de plus en plus intense dans mon sol. Cela me permet de pratiquer ce que j’appellerais l’expansion immobile. En améliorant la fertilité, j’augmente la capacité de la terre à nourrir un nombre croissant de personnes sur une surface donnée. Ce programme passionnant, qui me permet de savourer le goût de la permanence et non l’avidité dans le court terme, annule complètement pour moi la notion de travail. La joie que je ressens avec l’éveil de plus en plus intense de la vie par mon action est véritablement issue d’un acte d’amour. Cette action devient un rituel pour animer des forces assoupies. J’ignorais que ma démarche fût simplement une sorte de quête inconsciente de l’esprit originel de la terre mère pressenti par de nombreux peuples.
Pierre Rabhi Extrait de Du Sahara aux Cévennes
« Du travail obscur et innombrable de l’humus, des plantes, des arbres à l’animal furtif, chacun va à sa tâche, responsable d’une part du monde. »
« Toute ma vie, je me suis fait du souci pour la nature. Dans l’immédiat, j’avais peut-être raison, à long terme, j’ai sûrement tort. Nous avons plus besoin de la nature qu’elle n’a besoin de nous. Peut-être pouvons-nous lui infliger des dégâts irréparables comme exterminer quelques-unes de ces espèces sur la genèse desquelles nous n’avons que des hypothèses bien peu satisfaisantes. Dans la durée, elle aura le dernier mot ou plutôt celui qui ne sera jamais le dernier. Elle est le grand Tout qui étale, amortit les secousses que nous pouvons causer.»
Robert Hainard – Images du Jura (1987)
« Pour moi, la science est avant tout une histoire d’amour. Entre l’Univers et l’homme. Je rattache ce constat à un souvenir inoubliable : Il fait nuit ; je suis au cœur du Tanezrouft, ce désert total où il ne pleut jamais : Pas de dunes, un plateau de cailloux à perte de vue, et, au-dessus de moi, les étoiles brillantes. Nous sommes deux : l’Univers, présent, offert, et moi qui le vois. Ou plutôt qui le regarde. Je ne me satisfais pas des impressions qu’il m’envoie. Je le scrute, je l’interroge, je le trouve beau, je le désire. Je veux qu’il m’en révèle plus encore sur lui-même, je veux qu’il me procure des émotions toujours plus profondes. Car je fais partie de lui ; j’ai été fait par lui ; mais, seul de tous les objets qu’il contient, je suis capable de poser des questions, d’imaginer des explications aux événements qui s’y déroulent, de reconstituer son histoire passée, de tracer son possible avenir, de l’aimer. »
Albert Jacquard
« N’est-il pas agréable d’exercer notre esprit dans la contemplation des grands spectacles de la nature ? N’est-il pas utile de savoir au moins sur quoi nous marchons, quelle place nous occupons dans l’infini, quel est ce soleil dont les rayons bienfaisants entretiennent la vie terrestre, quel est ce ciel qui nous environne, quelles sont ces nombreuses étoiles qui pendant la nuit obscure répandent dans l’espace leur silencieuse lumière? Cette connaissance élémentaire de l’univers, sans laquelle nous végéterions comme les plantes, dans l’ignorance et l’indifférence des causes dont nous subissons perpétuellement les effets, nous pouvons l’acquérir, non seulement sans peine, mais encore avec un plaisir toujours grandissant.»
Camille Flammarion – Astronomie populaire (1879)
» J’éprouve une véritable satisfaction, dans cette nature où tout est grand, majestueux, imposant et dédaigneux de l’homme dont elle se débarrasserait par un bien petit geste, à voir des êtres plus petits, plus faibles que moi. Et cependant, dans leur placidité, dans la gravité un peu ridicule de leurs attitudes, dans la confiance même qu’ils ont en nous, il y a quelque chose qui impose. Je voudrais les interroger, leur arracher les secrets de ces régions, de leur philosophie, et il me semble que l’œil blanc, tout rond comme un bouton d’ivoire sur une étoffe noire, du pingouin qui m’observe est devenu très malin, qu’en me regardant il a un peu haussé les épaules et qu’il se moque de moi. J’ai eu l’envie, Pingouin ! de me venger par une pichenette, mais à mon mouvement tu t’es dressé si crânement sur tes courtes pattes, tes petits bras s’agitant avec tant d’indignation ; ton bec proférant reproches et mépris, et me disant si clairement : « De quel droit menaces-tu ? Je te vaux bien ! » que ma main est retombée désarmée. Continue, Pingouin, moque-toi de moi, c’est toi qui as raison, tu vaux même mieux que les hommes ».
Jean-Baptiste Charcot (1904)
« Je découvrais non sans étonnement, dans l’observation des fleurs, des arbres et des herbes, le fonctionnement des lois et processus qui président également à l’organisation des sociétés humaines.
Insensiblement, je me rapprochai des plantes comme elles se rapprochaient de moi. Je ne les voyais pas comme on les voit : esthétiques, décoratives ou utilitaires. Car je ne les voyais pas pour moi-même, mais j’essayais de les percevoir en elles-mêmes et pour elles-mêmes ; de mieux saisir les ressorts de leur propre vie, me souvenant qu’elles doraient déjà leurs corolles au soleil depuis plus de cent millions d’années lorsque, dernier venu dans l’échelle de la création, l’homme parut.
Sans même que j’en prise conscience, il en résultat une vision du monde végétal que d’aucuns ont pu considérer comme originale. J’avais pris l’habitude de parcourir d’une autre manière mon jardin, pour y découvrir, dans les fleurs que j’aimais, des mœurs et des comportements qui sont aussi les nôtres.
Jean-Marie Pelt – Le jardin de mon père (1986)
Au fond, le sais-tu ? Je parle si peu, d’habitude. Et ici, comme n’importe où, une chose merveilleuse est toujours présente : c’est le ciel et les nuages. Depuis quelque temps, j’ai senti que tu avais raison, et qu’il fallait que je peigne, car il faut que je rende cet émerveillement que me donnent les nuages, et les mots sont infiniment trop en dessous d’eux. Ce n’est pas pour les autres que je veux peindre un jour, c’est pour me libérer moi-même. A voir les ciels qui me ravissent, je me sens comme Midas, je ne peux plus garder en moi ce ravissement, Et si je montre cette splendeur à quelqu’un, il ne me comprend pas… ! (…) Au nom de « cirrus », de « cumulus », devant un tableau synoptique des diverses formes de nuages ou des propriétés des vents, au nom du pin Weymouth ou Larico de Corse, de Banyan ou de Mesquite, de Cereus ou d’Orion (nom d’arbres et de cactus), à l’idée des splendeurs sombres des espaces interstellaires, de l’infini du monde, à lire la formation des nuages et les lois qui les régissent, à apprendre les vents, à tout cela, à chaque instant, il est permis de vivre la beauté du monde, sa propre beauté du monde, non celle de Baudelaire ou de Beethoven. Car eux, c’est eux, et pourquoi voir le monde à travers eux, quand il est si splendide par lui-même ? Mais j’ai compris qu’il ne me suffisait pas d’aimer le monde et de le regarder. Cela n’est pas complet et il faudra un jour que je peigne.
Haroun Tazieff
Qui n’a jamais raconté un conte merveilleux ne sait rien du bonheur de la parole ; j’entends un de ces contes qui durent longtemps, où l’on s’enfonce dans des forêts épaisses et sombres, où les arbres s’ouvrent sur des palais silencieux, où les chevaux parlent et où les filles du magicien lorsqu’elles se baignent dans l’étang laissent au bord leurs plumes d’oiseaux. C’est un travail de longue haleine, une traversée d’océan en solitaire ; on a du chemin devant soi avant d’arriver au moment où l’idiot épouse la princesse, on a du temps. Raison de plus pour veiller à la vigueur et à la rigueur du récit ; si on ne tient pas sa langue en laisse, si on court comme un chien fou derrière toutes les images que le récit peut lever en route, on va perdre le souffle et lasser l’attention de ceux qui vous écoutent. Le bonheur de cette parole-là, c’est qu’il y a toujours un moment où l’on a oublié d’où l’on est parti et où l’on ne sait rien encore de la fin ; perdu dans l’immensité du monde, on avance sur le fil des mots comme sur la crête des vagues…
Alain Le Goff
Claude Lévi-Strauss venait paisiblement de constater, ce matin d’octobre 1983, que le temps qui lui restait était désormais compté. Comme je lui demandais alors en souriant s’il avait encore un souhait qu’il aimerait voir exaucé, qui put le consoler de la mélancolie dont tant de ses écrits portent trace, il répondit sans sourciller, l’œil champagnisé d’espièglerie féline : « Ce serait de pouvoir communiquer avec un animal. La mélancolie, c’est de me sentir coupé de l’essentiel de la création et d’être resté, comme tout un chacun, cantonné dans ce petit fragment qui est représenté par l’espèce humaine, alors qu’il y a en dehors d’elle tant d’autres choses qui mériteraient d’être connues, d’être comprises, et avec lesquelles on aimerait pouvoir communiquer. Vous me direz que c’est un étrange vœu de la part d’un ethnologue qui se consacre à étudier les hommes. Mais c’est aussi l’affirmation du sentiment que l’homme n’est pas seul et que, en dehors de l’homme, il y a autre chose vers quoi on pourrait tendre. »
Claude Lévi-Strauss
« Je parle de pierres qui ont toujours couché dehors ou qui dorment dans leur gîte et la nuit des filons. Elles n’intéressent ni l’archéologue ni l’artiste ni le diamantaire. […]
L’architecture, la sculpture, la glyptique, la mosaïque, la joaillerie n’en ont rien fait. Elles sont du début de la planète, parfois venues d’une autre étoile. Elles portent alors sur elles la torsion de l’espace comme le stigmate de leur terrible chute. Elles sont d’avant l’homme ; et l’homme, quand il est venu, ne les a pas marquées de l’empreinte de son art ou de son industrie. Il ne les a pas manufacturées, les destinant à quel usage trivial, luxueux ou historique. Elles ne perpétuent que leur propre mémoire.[…]
Je parle des pierres que rien n’altéra jamais que la violence des sévices tectoniques et la lente usure qui commença avec le temps, avec elles. […]
Je parle de pierres plus âgées que la vie et qui demeurent après elle sur les planètes refroidies, quand elle eut la fortune d’y éclore. Je parle des pierres qui n’ont même pas à attendre la mort et qui n’ont rien à faire que laisser glisser sur leur surface le sable, l’averse ou le ressac, la tempête, le temps.
L’homme leur envie la durée, la dureté, l’intransigeance et l’éclat, d’être lisses et impénétrables, et entières même brisées. Elles sont le feu et l’eau dans la même transparence immortelle, visitée parfois de l’iris et parfois d’une buée. Elles lui apportent, qui tiennent dans sa paume, la pureté, le froid et la distance des astres, plusieurs sérénités.
Comme qui, parlant des fleurs, laisserait de côté aussi bien la botanique que l’art des jardins et celui des bouquets – et il lui resterait encore beaucoup à dire – ainsi, à mon tour, négligeant la minéralogie, écartant les arts qui des pierres font usage, je parle des pierres nues, fascination et gloire, où se dissimule et en même temps se livre un mystère plus lent, plus vaste et plus grave que le destin d’une espèce passagère.»
Roger Caillois – Pierres (1966)
» Je veux vous montrer que les dinosaures n’étaient ni des aliens, ni des échecs de l’évolution, et encore moins des êtres insignifiants. Ils ont connu un succès remarquable et prospéré pendant plus de 150 millions d’années, certains d’entre eux comptant parmi les animaux les plus étonnants ayant jamais existé, y compris les oiseaux, ces quelques dizaines de milliers de dinosaures modernes. leur maison était la nôtre: la même Terre, sujette aux mêmes soubresauts climatiques et aux mêmes changements environnementaux que ceux auxquels nous devons faire face aujourd’hui, ou qui se présenteront peut-être à nous à l’avenir. »
Steve Brusatte, paléontologue
» Depuis quelque temps, j’entends de plus en plus souvent la voix de mon père qui prononce les derniers mots de sa vie: » Reprenons la mer ». Il est mort le 11 août 1919. Il m’a dit adieu en me donnant la main et en disant ces mots. Et sa main déjà sans force lâcha la mienne comme elle eût lâché la poignée d’un gouvernail. J’avais neuf ans.
De la mer vient toute la vie. Je déclare cela en bon darwinien que je suis, croyant à l’évolution des espèces. Tout au long de mon existence, j’ai toujours senti le puissant appel du sel. Sans doute parce que je percevais déjà dans le ventre de ma mère le battement sensuel de l’océan et que j’ai grandi bercé par la rumeur incessante des vagues, jour et nuit, dans cette maison sur pilotis où j’ai passé mon enfance…
Un 14 décembre de je ne sais plus quelle année éclata une tempête, inhabituelle en plein été. Le lendemain se levait un soleil merveilleux avec de gros nuages à l’horizon. Je regardai ce ciel d’un bleu très pur et je comptai cent vingt-sept albatros qui volaient au-dessus des eaux. L’un d’eux allait en tête suivi des autres qui traçaient deux lignes parallèles parfaites. Je suivis longuement des yeux leur vol magnifique, régulier, imperturbable, obéissant à un mystérieux dessein collectif.
Je rêve souvent de mon père et j’entends ses derniers mots: « Reprenons la mer ».
Francisco Coloane
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