Théodore Monod (né le 9 avril 1902 à Rouen ; décédé le 22 décembre 2000 à Versailles). Naturaliste, explorateur, grand spécialiste du Sahara, il participe à maintes expéditions scientifiques (d’ordre géologique et préhistorique, principalement), source de quelque mille deux cents publications considérées comme autant d’œuvres de référence. Mais c’est comme humaniste proche de Louis Massignon et d’Amadou Hampâté Bâ qu’il va se faire connaître du grand public. Profondément influencé par l’éthique protestante et le courant anarchiste chrétien, cet apôtre de la non-violence s’oppose à la guerre d’Algérie, au militarisme, à l’apartheid, à l’arme nucléaire, à la vivisection, à la corrida, à toute forme d’exclusion ; bref : à tout ce qui porte atteinte à la dignité du Vivant. D’entre ses ouvrages à caractère littéraire, L’Hippopotame et le philosophe, Maxence au désert, Le Chercheur d’absolu et Dictionnaire humaniste et pacifiste transmettent l’essentiel de son legs spirituel.
Bien que fonctionnaire, je persiste à tort ou à raison, à me considérer comme un homme libre, d’ailleurs si j’ai vendu à l’État une part de mon activité cérébrale, je ne lui ai livré ni mon cœur, ni mon âme… Et c’est en réalité rendre service à César lui-même que de savoir parfois, le regardant droit dans les yeux, lui dire non. Cela peut l’amener à réfléchir car César aussi a une âme.